L’avortement 2020 : chiffres clés, statistiques

L’avortement est un acte médical qui permet à des femmes enceintes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas le mener à terme leur grossesse. C’est un droit pour toutes les femmes qu’elle soit majeure ou mineure. En 2016, près de 2 112 000 d’avortement ont été répertorié en France.

Que dit la loi sur l’avortement ?

La loi du 18 janvier 1975 qui est la loi Vile a accepté la dépénalisation de l’IVG en France. Le 4 aout 2014, l’assemblé national a voté une loi pour abroger la notion de détresse d’une demande d’IGV. Elle a été remplacée par celles qui ne veulent pas poursuivre une grossesse. 

Auparavant, une loi a imposé un délai de réflexion d’une semaine entre la première consultation et la confirmation écrite de l’interruption de la grossesse. Mais en 2016, un texte paru dans le journal officiel a annulé ce délai. Les sages-femmes ont autorité et capacité pour pratiquer un avortement.

Puisque l’IVG est un droit de toutes les femmes qui ne veulent pas poursuivre leur grossesse, la loi considère comme un délit le fait d’entraver un désir d’interruption de grossesse.

En France, une femme peut demander un avortement jusqu’à 12 semaines de grossesse. Pour celle qui a dépassé ce délai, elles se tournent vers des pays limitrophes comme l’Angleterre ou Pays-Bas qui proposent un délai jusqu’à 24 semaines d’aménorrhée. La Belgique ou l’Espagne accepte une demande d’avortement à 14 semaines d’aménorrhée comme la France.

Les différents types d’avortement

L’avortement se présente sous de nombreuses formes. Elle peut être spontanée ou provoquée. En ce qui concerne l’interruption provoquée, elle se divise également en deux parties.

  • Un avortement spontané est ce qu’on appelle également la fausse couche. Elle peut survenir pour plusieurs raisons. Soit, l’embryon est expulsé de l’organisme de sa mère, soit, il ne se développe plus. On parle de fausse couche quand l’embryon mort est à moins de 500 grammes ou s’il est âgé de 22 semaines d’aménorrhée. Quand la grossesse est interrompue au-delà de cette période, on parle de la mort fœtale in utero.
  • L’avortement provoqué peut être volontaire ou involontaire. Un avortement est appelé IVG lorsque la mère ne veut pas poursuivre sa grossesse. Dans ce cas, la mort du fœtus est provoquée par la prise de médicaments abortifs ou par aspiration du fœtus. L’accès à une interruption volontaire de grossesse dépend d’un pays à un autre.
  • L’interruption médicale de grossesse est un avortement provoqué également, mais pour des raisons médicales. Il peut survenir d’une anomalie ou d’une maladie détectée sur le fœtus. La maladie peut mettre en danger la vie du fœtus en grandissant. La malformation peut également provoquer de problèmes de santé très grave. Une IMG peut être prescrite également si la maladie ou la malformation représente un danger pour la vie de la mère.

Avortement spontané : causes

Les fausses couches sont un phénomène très fréquent. Elles peuvent être liées à une anomalie génétique ou chromosomique de l’embryon. Alors le fœtus est expulsé naturellement par l’organisme de la mère.

  • Les fausses couches précoces sont les plus fréquentes, car elle concerne 15 à 20 % des grossesses. Généralement, elle survient pendant le premier trimestre de la grossesse. Parfois, elle passe même inaperçue, car elle est souvent confondue avec les règles. 
  • La fausse couche tardive est la mort du fœtus pendant le deuxième trimestre. C’est-à-dire entre 12 à 24 semaines d’aménorrhée. Les fausses couches tardives concernent souvent 0,5 % des grossesses.
  • À partir du troisième trimestre, on ne parle plus de fausses couches.

Nombreuses sont les causes qui mènent à la fausse couche. Les anomalies génétiques ou chromosomiques concernent 30 à 80 % des cas précoces. Cela peut également survenir d’une anomalie de l’utérus ou des troubles hormonaux. Les grossesses multiples sont des facteurs de risque de fausses couches. 

La prise de certains médicaments, la pratique de certains examens médicaux et la survenue de certaines infections peuvent entrainer la mort d’un fœtus.

État de lieux de l’avortement provoqué

Pour avoir une idée de l’importance de l’avortement dans le monde, il est important de faire un tour d’horizon sur les chiffres donnés par l’OMS.

Statistique de l’avortement dans le monde

L’Organisation mondiale de la santé informe souvent le public sur le taux d’avortement provoqué dans le monde. En 2008, elle a publié qu’une grossesse sur cinq est arrêtée volontairement. Cela donne environ 44 millions d’avortements pratiqués pendant une année. On constate que le taux est en dessous pour les pays industrialisés par rapport aux pays développés : 24 femmes sur 1000 dans les grands pays contre 29 femmes sur 1000 dans les pays en voie de développement. 

Cependant, on constate que le taux d’avortement a diminué depuis 2003. Car, si auparavant 29 à 35 femmes sur mille procèdent à l’avortement en 2012, ils ont diminué à 28 femmes actuellement. 

L’avortement n’est pas permis dans tous les pays du monde. 60 % de la population mondiale demeure dans les pays où l’avortement est accepté avec ou sans restriction et 26 % dans des états qui l’interdisent.

L’avortement provoqué en France

Depuis 2006, la statistique des femmes qui procèdent à une interruption volontaire de grossesse est restée stable. Le nombre de femmes qui pratiquent l’avortement est environ 15 sur 1000 actuellement. Les avortements provoqués concernent toutes les tranches d’âge capable de procréer et de tous les milieux sociaux. 

Toutefois, le taux est beaucoup plus élevé pour celle âgée de 20 à 24 ans. Une grande majorité des interruptions volontaire concerne les femmes entre 20 à 40 ans. Cependant, les deux tiers des cas d’avortement en France concernent les femmes qui utilisent un moyen de contraception. 19 % des cas sont issus de l’inefficacité de la méthode de contraception et 46 % viennent d’une utilisation qui ne suit pas les bonnes prescriptions. Pour celle qui utilise la contraception orale, les grossesses non désirées viennent de l’oubli. 

L’avortement et les mineures

Chez les jeunes femmes, moins de 18, une grossesse sur deux se termine toujours par l’IVG. Chez les jeunes, les grossesses non désirées viennent souvent de l’absence de contraception, une contraception hasardeuse ou un accident de contraception. En France, une mineure peut se faire avorter à condition qu’elle soit accompagnée d’une personne adulte de son choix. En d’autres termes, elle n’est pas obligée de le dire à ses parents. La mineure peut demander une IVG à un médecin, à une sage-femme ou un gynécologue. Elle peut également se rendre dans un centre de planning familial. À la première consultation, on donne à la mineure un dossier de guide et information. À la deuxième consultation, elle choisit la méthode d’IVG qui lui convient. 

En 2016, on a répertorié 211 900 IVG en France. Le taux décroit chez les moins de 20 ans, car elle concerne 6,7 pour 1000 femmes entre 15 à 17 ans et 17,8 pour 1000 femmes entre 18 à 19 ans.

Les complications de l’avortement

L’avortement est un procédé qui n’est pas sans risque. Selon l’OMS, toutes les 8 minutes, une femme meurt suite à des complications d’un avortement. Par ailleurs, la moitié des avortements pratiqués dans le monde sont effectués dans des conditions déplorables. Chaque année, plus de 5 millions de femmes souffrent de complications, comme les hémorragies ou les septicémies, après l’avortement. Cependant, les avortements non sécuritaires peuvent éviter quelques mortalités des femmes dans le monde.