Quand tu arrêtes d’attendre le prince charmant et que tu veux avoir un enfant

Anna, 41 ans
Je m’appelle Anna et j’ai 41 ans. Quand j’étais petite mon père m’a toujours dit qu’avant avoir des enfants les futurs parents doivent d’abord réussir dans leurs vies professionnellement. Faire l’inverse serait, donc, irresponsable. Moi et mon frère, nous avons bien appris ça, car on était élevés comme ça. Nous étions de bons élèves à l’école et par la suite à la fin des études nous nous sommes lancés dans la carrière professionnelle. Nous avons réussi. Aujourd’hui mon frère est le chef d’entreprise et moi, je suis DRH dans une grande société internationale. Je n’ai jamais souffert de solitude, ni connu le manque de compagnie. En fait, ma vie a toujours été très active et intense que ça soit sur le plan professionnel ou dans mes loisirs. J’ai beaucoup d’amis et nous faisions souvent des sorties communes, des soirées sympas… Bref, la vie ne m’a jamais paru fade ni inintéressante. Bien au contraire même j’ai toujours été plutôt fière d’avoir réussi dans la vie et d’avoir une image d’une femme moderne active épanouie qui ne voit pas le temps passer. Je voyageais beaucoup. Je suis plutôt d’une physique sympa : svelte, sportive, aux formes agréables. J’ai toujours attiré les regards des hommes et je n’ai jamais connu le manque d’attention masculine. Ayant vécu bien sûr les histoires sentimentales j’ai toujours placé la carrière en tête de mes priorité, c’est-à-dire, les hommes dans ma vie étaient de passage. Ça m’a toujours arrangé comme ça parce que je me disais que si un jour je me mariais ça serait sûrement un homme exceptionnel, hors de commun, tel un prince charmant, digne d’être le père de mes enfants. J’avais toujours une touche romantique dans mon âme.

Ma vie telle que je vivais sur le plan sentimental n’avait strictement rien de commun avec ce que j’avais imaginé et espéré pour moi… un jour… A 25 ans l’attente de ton prince charmant te parait plutôt intriguant, tu te dis « ça va certainement arriver dans les années à venir », à 30 ans tu te poses la question pourquoi cette rencontre tant désirée et imaginée n’arrive toujours pas, à 35 ans et plus, tu commences à avoir les doutes sur l’existence d’un homme de tes rêves et sur la réalité de cette belle rencontre. Ayant une vie hyper active et intense je me suis littéralement « réveillé » pour affronter cette dure réalité vers l’âge de 37 ans… Comme souvent les grandes décisions sont provoquées par les évènements sans importance, moi aussi je me suis rendue compte du fait que je n’étais plus une jeune fille de 20 ans dans les circonstances les plus drôles. Ça faisait 4 jours que j’étais tombées malade et restée au lit sans pouvoir sortir avec une fièvre qui m’embêtait fort. Je m’ennuyais pas mal et je me cherchais les distractions, j’ai commencé, donc, tout bêtement à parcourir mes contacts dans mon portable. C’était les amis de l’enfance, les connaissances, les collègues…

En parcourant la liste longue de ces gens je me suis rendue compte tout d’un coup que mes amis d’avant n’étaient plus des écoliers mais des gens avec les familles, les enfants … Ils se sont construits sur le plan familial. Drôle de découverte. C’était identique pour la plupart de mes collègues de travail. Et comme un coup de foudre je me suis vraiment rendue compte, même si ça peut paraitre drôle, que j’avais 37 ans, j’étais une femme professionnellement épanouie mais qui n’a rien vu changer dans sa vie en tant qu’une Femme…tout d’un coup j’avais un coup de blues, je me suis rappelée que j’avais déjà 37 ans et que mon rêve de rencontrer un homme « bien et conforme » au rôle d’être mon mari et le père de mes enfants ne se réalisera, probablement, pas. Quelques semaines après une simple visite chez mon gynécologue et sa question tout banale « alors, ma belle c’est pour quand les enfants ? » m’a complétement déstabilisée dans mon quotidien. J’ai commencé à penser de plus en plus au fait que je n’arriverai peut-être jamais à rencontrer l’homme de ma vie, que l’âge me presse, que je vois les années défiler et que j’éprouve une envie croissante d’avoir un enfant. Oui, un enfant à moi qui sera une petite partie de moi et le porteur de mes gènes… Petit à petit ces pensées envahissaient mon esprit avec une insistance de plus en plus angoissante et ceci est devenu un fardeau psychologiquement lourd pour moi. Je voyais certaines copines devenir heureuses mamans, les gens dans le transport voyagent avec leurs enfants et moi, ayant une forte envie d’avoir un enfant, je ne voyais surtout aucun homme dans mon entourage avec qui je voulais réaliser ce projet… et pour être complètement honnête, il fallait encore chercher dans notre société individualiste un homme voulant s’engager dans les relations à longue terme avec la perspective d’avoir un enfant. J’ai vécu les moments très sombre à cette période-là, car je ne voyais plus aucun sens à ma vie – si active, dynamique et intense à mes yeux il y a encore seulement quelques mois… Je me regardais dans la glace et je me reconnaissais plus. Je voulais avoir un enfant, je voulais devenir mère. C’est devenu mon idée fixe. J’ai commencé à me renseigner sur le sujet en tapant bêtement sur Internet « devenir maman étant célibataire », « avoir un enfant seule » et je suis tombé sur le site coparentalys

En lisant certains témoignage des gens je me suis rendue compte que dans notre monde tristement individualiste il y a tant de gens solitaires qui veulent devenir parents sans pour autant ayant rencontré l’amour. J’étais dans la même case, je ne voulais plus attendre mon prince charmant mais je voulais avoir un enfant avec un homme responsable et de bon cœur. En effet, coparentalité correspondait bien à ce que je cherchais. Sans y trop réfléchir j’ai tenté ma chance, je me suis inscrite et à mon énorme surprise j’ai eu une vingtaine de messages plutôt sérieux… Mes échanges avec les futurs papas potentiels ont duré précisément 5 mois jusqu’au moment que j’ai fait connaissance de Serge, le coparent actuel de ma fille, Victoire. Ça s’est passé très vite avec Serge car nous nous sommes trouvés tout simplement. Lui, l’homme d’affaire de 45 ans, sérieux, financièrement stable, doux, déterminé dans son projet de devenir papa, il avait de mêmes raisons que moi de faire recours à la coparentalité : à son âge de 45 ans il a réussi pas mal de choses, sauf construire une famille et avoir un enfant. Tout comme moi Serge ne cherchait pas forcément à construire une union mais plutôt garder son indépendance et à élever un enfant en coparentalité. Nous nous sommes rencontrés et j’ai eu un sentiment qui ne se trompe pas : c’est lui !

Au bout de 6 mois de relations nous avons réussi de construire notre histoire unique avec un projet commun et nous avons eu par la suite une jolie petite fille, Victoire. Sa naissance a été la plus belle journée de ma vie car je suis devenue maman, j’ai donné la vie. Et qu’est-ce qu’il y a quelque chose de plus beau et de plus émerveillant sur cette Terre si ce n’est pas cette continuité ? Aujourd’hui nous sommes des parents épanouis. Moi et mon cher coparent, Serge, nous maintenons de superbes relations. Nous n’habitons pas ensemble mais nous s’appelons pratiquement chaque jour pour échanger sur comment grandit notre fille. Nous la gardons en alternance une semaine chacun et aujourd’hui je trouve que c’est vraiment le meilleur pour moi. J’ai totalement confiance en mon coparent, lui il a confiance en moi. Nous essayons de faire tout pour que notre fille ne manque de rien. Sur le plan financier nous, tous les deux, n’ont pas de soucis. Nous assurons donc, bien. Sur le plan affectif, il me parait, que notre fille ne manque rien aussi. Serge est un papa à la fois fort et tendre. Victoire l’adore. Moi j’ai un immense respect pour cet homme qui a eu le courage de s’inscrire sur le site de coparentalité.

C’est grâce à lui que je suis devenue maman heureuse et je ne regrette pas un second mon choix. En regardant en arrière je me dis que cette formule de coparentalité me correspond parfaitement. C’est quelque part contractuel, comme relation, ce qui peut paraitre froid, calculateur et impersonnel pour tel acte comme conception d’un enfant… Mais en réalité c’est différent, c’est une bonne chose pour ceux qui n’ont pas trouvé l’amour. Nous nous sommes mis d’accord sur les points principaux et nous nous sommes lancés.

Aujourd’hui nous pouvons dire que cette décision a radicalement changé nos vies en y apportant tant de joie et de bonheur jamais connus avant. Les coparents ne sont pas de moins bons parents ou des parents distants, non cordiales, c’est faux. Je le sais maintenant par expérience. Si on s’y lance avec le cœur, on y arrive ! Notre fille est très heureuse et nous rend si heureux chaque jour. N’est-ce la meilleure preuve ? J’aurais pu attendre encore des années et des années jusqu’au moment que ça soit trop tard de concevoir… combien de femmes se retrouvent face à cette dure réalité aujourd’hui ? Et pour le prince charmant, je l’ai trouvé, certainement, à ma façon.

Il est différent de ce que j’ai pu imaginer mais il est là pour m’aider à élever notre fille et lui donner le meilleur de nous-mêmes. Moi, je n’ai pas trahi mon rêve, j’ai juste changé mon regard…