endométriose

L’ENDOMÉTRIOSE

Maladie gynécologique encore peu connue, l’endométriose est pourtant fréquente puisqu’elle toucherait, selon l’Inserm, une femme sur dix en âge de procréer.
Parfois mal détectée par le corps médical, elle est souvent confondue avec de simples règles douloureuses, ce qui retarde sa prise en charge.

QU’EST-CE QUE L’ENDOMÉTRIOSE ?

L’endométriose se caractérise par la présence anormale du tissu recouvrant l’utérus (l’endomètre) hors de ce dernier.

Lors d’un cycle menstruel normal, l’endomètre s’épaissit afin d’assurer une potentielle grossesse. S’il n’y a pas fécondation, ce tissu endométrial est éliminé naturellement lors des règles (saignements). Chez la femme atteinte d’endométriose, ce tissu, au lieu de suivre le processus naturel d’élimination, va venir se loger vers d’autres organes comme les trompes, la vessie, le rectum, et peut dans les cas les plus graves s’étendre à l’appareil digestif ou les poumons. Sa présence est responsable d’adhérences, de lésions, ou de kystes.

L’endométriose peut potentiellement toucher toute femme qui a ses règles, et peut être diagnostiquée dès la puberté.

Le diagnostic est difficile à poser de part la complexité de ses manifestations.
Selon Endofrance, l’association française de lutte contre l’endométriose, l’endométriose est diagnostiquée bien souvent de façon fortuite, en moyenne 5 ans après sa survenue. Ce qui laisse le temps à la pathologie de se développer et de causer des dommages importants chez la femme qui en est atteinte.

Ses causes restent aujourd’hui incertaines.

LES SYMPTÔMES DE L’ENDOMÉTRIOSE

Les symptômes peuvent être multiples et varient en fonction de la localisation du tissu endométrial. Ils peuvent être passagers ou chroniques.

Le symptôme le plus révélateur est la douleur qui survient chez une grande majorité des patientes diagnostiquées (50 à 91 %). Celle-ci peut survenir pendant les règles, on parle alors de dysménorrhée ou lors des rapports sexuels, appelée aussi dyspareunie.
La douleur peut aussi être présente lors des selles ou de la miction.
Des douleurs pelviennes et/ou lombaires ne sont pas rares.
Ces douleurs étant liées au cycle, elles peuvent être plus importantes lors des règles ou de l’ovulation.
Les douleurs sont tellement intenses chez certaines patientes qu’elles engendrent des vomissements ou des malaises.

Des saignements anormaux peuvent également survenir pendant le cycle ou juste avant les règles (métrorragies, rectorragies…).

Des troubles digestifs et urinaires ne sont pas à négliger. Diarrhée et constipation, brûlures mictionnelles, sang dans les urines… Autant de symptômes qui peuvent appuyer le diagnostic d’endométriose.

La fatigue chronique est un des symptômes de cette maladie gynécologique.

L’infertilité peut être un symptôme et ainsi trouver sa cause dans l’endométriose.

Il est à noter que la maladie peut être totalement asymptomatique. C’est d’ailleurs souvent à l’occasion d’un bilan de fertilité que la maladie est détectée.

LA PRISE EN CHARGE DE L’ENDOMÉTRIOSE

Le diagnostic repose sur un examen clinique et échographique, parfois une IRM, et une analyse de prélèvement du tissu endométrial.

Des traitements anti-douleurs de type morphiniques peuvent être prescrits aux les femmes chez qui les douleurs sont les plus intenses.

Outre ces anti-douleurs, un traitement hormonal est généralement proposé afin de provoquer une aménorrhée (absence de règles), le but étant de réduire les douleurs liées au cycle menstruel. Ce traitement hormonal, bien qu’il ait un effet positif sur les douleurs, n’empêche pas la progression de la maladie et présente des effets secondaires importants.

En cas de développement important des lésions, une chirurgie peut être proposée. Elle permet notamment d’éliminer les symptômes et le surplus de tissu ectopique (qui se développe au mauvais endroit). Cet acte médical peut parfois s’avérer délicat selon la zone de fixation du tissu endométrial.

Un nouveau traitement permettrait d’éviter l’intervention, il s’agit de la technique des ultrasons visant à détruire les nodules grâce à la chaleur. Ce nouveau traitement a été mis en place par le Pr DUBERNARD à l’Hôpital de la Croix-Rousse de Lyon, et tend à se généraliser un peu partout en France.
Cette solution offre un nouvel espoir aux patientes atteintes d’endométriose.

ENDOMÉTRIOSE ET FERTILITÉ

Un grand nombre de patientes atteintes d’endométriose présenterait des difficultés à concevoir. On parle également d’infertilité.
Selon Endofrance, ce nombre s’élève à 30 à 40% des femmes porteuses de la maladie.
La cause, si elle reste incertaine, pourrait être la présence de kystes ovariens et de profils hormonaux anormaux, nourrissant ainsi un terrain défavorable à l’implantation d’un embryon.

Le traitement par ultrasons permettrait de mener à terme une grossesse que l’endométriose rend difficile voire même impossible.

De nombreux médecins encouragent leurs patientes à ne pas trop attendre avant de concevoir un enfant. Les chances de réussite sont plus élevées lorsque la grossesse intervient à un stade précoce de la maladie.

Lors d’une grossesse, on note une stabilisation du développement de la maladie. Les symptômes peuvent revenir naturellement au retour des cycles après l’accouchement.

En cas de difficulté à concevoir naturellement un enfant, les patientes peuvent être aiguillées vers d’autres solutions comme la Fécondation In Vitro (FIV), l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP), ou bien encore, l’adoption.