La coparentalité et l’argent, comment et quoi repartir? Jusqu’où aller?

Avoir un enfant, c’est une grande responsabilité. Il ne suffit pas de le couvrir d’amour et d’attention, il faut également veiller à son confort et à sa sécurité en lui offrant un lieu de vie adéquat. En outre, il faut l’habiller, le nourrir et l’envoyer à l’école. Tout cela demande de l’argent. Ainsi, si vous envisagez de vous lancer dans la coparentalité, il faudra bien penser à ce détail. Comment faut-il répartir la charge ? 

Les charges financières dans la coparentalité

L’argent pourrait devenir une véritable source de disputes dans un couple traditionnel. À un certain moment, lorsque la charge financière du foyer est de plus en plus importante, les tensions apparaissent. Le problème d’argent devient alors un poison qui tue l’amour petit à petit. 

Qu’en sera-t-il dans un couple de coparents ? Est-ce que l’argent pourrait aussi détruire la vie de famille ? 

Avant tout, il faut rappeler que le principe de la coparentalité, c’est de fonder une famille sans amour et sans mariage. La seule chose qui unit les coparents, c’est leur désir d’avoir un enfant. Voilà pourquoi, ils ont décidé d’établir un contrat en bonne et due forme. Il réunit toutes obligations et les responsabilités de chaque coparent envers l’enfant. La question financière est évidemment évoquée dans le contrat. 

À en tenir compte, les coparents ont déjà mis en place un accord concernant la répartition des charges financières. Contrairement aux couples traditionnels donc, ils ne devront pas rencontrer trop de problèmes. Cela dit, il y a beaucoup de défis à relever. En effet, rien ne garantit que chaque partie veuille honorer ses engagements. 

Quelques astuces pour bien répartir les charges 

Jusqu’à ce que l’enfant soit majeur, les coparents sont responsables de lui, et ce, même en cas de conflit ou lorsqu’ils ont décidé de fonder une famille chacun de leur côté. Ainsi, il faut essayer de bien s’entendre sur le partage des charges financières. Elles concernent notamment la nourriture, les études, les frais de santé et les loisirs du petit. Comment faire ? Voici quelques astuces qui pourraient fonctionner. 

La gestion des dépenses quotidiennes

La plupart des couples mariés se disputent pour si peu de chose. La gestion des dépenses quotidiennes pourrait devenir un sujet fâcheux. Certes, dans la plupart des cas, ils finissent par se réconcilier surtout lorsque le sentiment qui les unit est solide. Toutefois, se débattre à propos d’un tel problème fréquemment risque de nuire à leur relation.  Dans la coparentalité, une mésentente concernant la gestion des dépenses quotidiennes pourrait aussi générer des conflits. Raison pour laquelle, il faut trouver un bon compromis. 

Faire comme les couples divorcés en optant pour la version d’une pension alimentaire est une mauvaise idée. Le mieux, c’est de créer un compte commun. Ainsi, chaque mois, chaque coparent y verse la même somme d’argent. Le fonds servira à couvrir les dépenses personnelles de l’enfant incluant, entre autres, les habits, les frais de scolarité, les soins médicaux, la musique et le sport. 

Il est aussi possible de fixer le montant de la somme à verser par chaque coparent en fonction de leurs revenus. Ce qui est important, c’est de trouver un bon accord, de l’inscrire dans le contrat et de s’en tenir pendant toute l’aventure. 

La gestion des dépenses imprévues

Comme disait Charles Regimbeau, « La vie n’est pas un long fleuve tranquille, c’est une montagne à gravir ». Il y a toujours des situations imprévues qui pourraient générer des dépenses supplémentaires. Il faut citer, entre autres, les frais de soins en orthodontie, les dépenses liées aux activités parascolaires ou encore les frais de voyage. Comment s’organiser pour gérer ces imprévus ? 

Une fois de plus, verser une somme forfaitaire mensuelle sur un compte d’épargne serait une bonne idée. Il suffit d’assurer la transparence des dépenses. Autrement dit, le coparent qui décide d’utiliser le fonds doit fournir des preuves ou des motifs légitimes. Par ailleurs, il est tenu d’informer à l’avance l’autre coparent. 

Les loisirs en famille

Partager un bon moment en famille, c’est une bonne chose pour l’enfant. De temps en temps, il a besoin d’être entouré de ses parents, et ce, même s’ils ne sont pas mariés. Faire une activité  comme aller au restaurant, au cinéma ou à la piscine est donc nécessaire. La question qui se pose est : qui va payer les additions ? Un partage équitable du montant de la facture est toujours une bonne idée. Cela dit, rien n’empêche le papa ou la maman de tout payer. 

Jusqu’où faut-il aller concernant la répartition des charges financières ?

L’idéal, c’est de se parer à toutes les éventualités. Ainsi, si nécessaire, il vaut mieux préparer l’avenir de l’enfant à l’avance. Ainsi, lors de la détermination de la somme forfaitaire mensuelle à verser par chaque coparent,  il faut prendre en compte tous les besoins de l’enfant depuis la naissance et peut-être jusqu’à la fin de ses études.  

Quelques problèmes à prendre en compte  

Même si le père et la mère ont mis en place un arrangement impeccable concernant la gestion des dépenses, ils ne sont pas à l’abri des problèmes. Voici justement quelques soucis qu’il faut prendre en considération.

Le train de vie des coparents est différent

Dans la coparentalité, le couple se rencontre via Internet. Ainsi, les deux partenaires ne se connaissent pas. Certes, chacun a imposé des critères lors de la sélection de son coparent. Cependant, il y a des choses qui ne se disent pas ou qui semblent être insignifiantes au début. C’est le cas du train de vie du futur papa ou de la future maman. En général, les célibataires recherchent seulement un coparent ayant un travail stable. 

Une fois ce critère rempli, ils ne se posent plus de questions. Pourtant, si l’un des coparents a tendance à mener une vie de luxe, il y aura un risque de désaccord au niveau de la gestion des dépenses. À titre d’exemple, les deux partenaires pourront ne pas s’entendre lors du choix des équipements de puériculture. Si l’un se tourne vers des produits trop onéreux dans le but de donner le meilleur à son enfant, l’autre voudrait limiter les dépenses sans pour autant négliger la qualité des équipements achetés. 

La solution, c’est de parler en toute sincérité de sa situation financière et aussi de faire preuve de compréhension. Ainsi, le coparent qui souhaite donner quelque chose de trop onéreux à l’enfant n’a qu’à le payer lui-même.

Les coparents n’ont pas la même conception des valeurs monétaires

C’est un autre risque à encourir en se lançant dans la coparentalité. Comment pouvez-vous savoir que la personne qui va devenir le père ou la mère de votre enfant partage votre opinion concernant l’argent ou encore l’importance du travail ? Il est fort possible de tomber sur un joueur qui a le goût du risque et de l’aventure, une personne qui n’hésite pas à s’endetter pour réaliser un rêve ou même pour un petit caprice. Face à un tel coparent, il vous sera difficile d’inculquer à votre enfant la valeur du travail ou bien l’importance de mener une vie économe. 

Que faire lorsque ce genre de problème se manifeste ? En réalité, il est impossible de contrôler une personne. Ainsi, ce que vous pouvez faire, c’est de partager votre opinion sur la vie et la valeur monétaire à votre enfant sans essayer de dénigrer l’autre coparent ou le critiquer ouvertement. 

C’est à l’enfant plus tard de prendre la bonne décision concernant la façon dont il veut mener sa vie. 

Les erreurs à éviter

Une grande erreur à ne pas commettre dans la coparentalité, c’est de donner à l’enfant l’impression que seul un des parents prend en charge les dépenses. Raison pour laquelle, il n’est pas question d’opter pour la version d’une pension alimentaire. Il faut que l’enfant prenne conscience de l’implication de chaque coparent dans son éducation, mais aussi dans la prise en charge de ses besoins matériels.