La coparentalité pendant le covid 19

La garde partagée d’un enfant peut vite devenir problématique avec la crise sanitaire. Différentes questions sont récurrentes chez les parents, comme la possibilité d’une résidence partagée ou la nouvelle organisation pendant le confinement. Il peut être nécessaire d’instaurer de nouvelles habitudes afin d’éviter la transmission du virus. Toutefois, pour éviter de déstabiliser l’esprit de votre enfant, il serait judicieux de voir certains compromis possibles et copier sur certains parents qui ont réussi cette coparentalité en plein covid 19. Aussi, si vous rencontrez des problèmes avec l’autre parent de votre enfant, vous devriez connaitre certaines informations inscrites dans cet article.

Les lois et les interdictions dues aux confinements

Si le gouvernement a pris différentes dispositions dans le cadre de la lutte contre le Covid 19, la garde partagée n’en fait pas partie. En effet, Marlene Schiappa, ministre de l’Intérieur soutient que la visite ou le raccompagnement d’un enfant en résidence partagée compte parmi les déplacements essentiels. Ainsi, les parents n’ont aucun souci à se faire du côté de la loi.

De plus, la présence active de chaque parent dans la vie de l’enfant est ordonnée par la loi. De ce fait, aucun parent désireux de jouir de son autorité parentale ne doit se voir refuser le droit de voir son enfant sous prétexte de la pandémie. Il va de soi qu’en cas d’apparition de symptômes du covid 19, il serait sage de ni récupérer les enfants ni les envoyer dans l’autre domicile.

La pandémie du covid 19 n’empêche en rien l’application du jugement du tribunal au sujet de la garde partagée. Aucun parent n’a le droit d’interdire la visite de l’autre parent par souci de transmission. Seul le juge aux affaires familiales est compétent pour changer les termes de ses décisions. 

Par ailleurs, toutes les mesures d’hygiène sont de rigueur pour les deux foyers. Il faut s’assurer un lavage des mains fréquent pour tout le monde et la désinfection de tous les recoins. Toutes personnes sorties pour les courses ou les déplacements essentiels doivent se prêter à une désinfection au retour de la maison. Aussi, il faut respecter autant que possible la distanciation.

Les risques d’une garde monoparentale pendant le confinement

La garde exclusive n’est pas interdite si les deux parents sont consentants ou que le JAF en décide ainsi. C’est d’autant plus sécuritaire de n’exposer ni les parents ni les enfants à la maladie. Il faudra organiser des appels vidéo tous les jours afin de se donner des nouvelles et de maintenir la relation. Cette garde exclusive exceptionnelle ne confère pas le droit au parent de prendre des décisions importantes seul au sujet de l’enfant comme il est indiqué dans la loi de coparentalité.

Même si les transitions fréquentes entre deux foyers présentent des risques pour la santé physique, la santé psychologique peut être victime de l’absence d’un parent. D’autant plus qu’avec un confinement qui s’éternise, l’enfant peut ressentir un sérieux manque. Il se voit privé de l’école, de ses amis, et des autres membres de la famille. Rayer un parent de sa liste de relation pourrait envenimer son équilibre mental et entrainer une dépression.

La perte de l’autorité de l’autre parent éloigné n’est pas à écarter parmi les risques d’une garde exclusive. Pour qu’une personne puisse exercer d’une autorité naturelle à l’égard de son enfant, il doit bénéficier d’une relation régulière avec celui-ci. Une séparation de longue durée risquerait d’altérer toute complicité entre l’enfant et le parent en favorisant une préférence.

Les tensions sont les plus grands maux de cette pandémie. La première cause est surement le sujet de celui qui aura la garde exclusive. Ensuite, il y a le manque de confiance envers l’autre parent sur les respects des mesures sanitaires. Il y a aussi le doute sur l’intégrité de la personne en garde. Une angoisse sur une mauvaise intention pour influencer l’enfant à choisir un parent à un autre est chose courante chez les coparents.

La crise sanitaire est déjà stressante en soi. Et devoir gérer un ou des enfants ainsi que le télétravail peut entrainer des surmenages. Il n’est pas rare que les parents, aussi aimants qu’ils soient, relâchent la pression sur les enfants. De ce fait, il serait bénéfique pour les coparents et les enfants de s’échanger les petits de temps en temps.

Les solutions proposées pour une meilleure organisation durant le confinement

La meilleure chose à faire est de respecter la décision du juge au sujet de la garde des enfants. C’est-à-dire que vous devriez continuer comme avant. De plus, ce déplacement familial est autorisé, alors autant en profiter. Seulement, il faudra faire très attention aux règles d’hygiène. Dans le cas où l’un des coparents présente des symptômes du covid 19 au moment de l’échange, il serait mieux pour tout le monde que la transition soit reportée.

Une idée intéressante serait de faire une rotation de 15 jours. Étant donné que le temps d’incubation du virus dure environ 2 semaines, c’est le temps d’observation pour voir s’il est possible de renvoyer l’enfant chez l’autre coparent. C’est plus sécuritaire et chaque coparent a droit à une durée de garde raisonnable. Cela permet de s’organiser mieux et de passer du temps de qualité avec les enfants.

Dans tous les cas, le dialogue est la première chose à faire avant toute organisation. Des parents séparés doivent agir comme une équipe dans l’éducation des enfants. Toutes les décisions prises doivent s’orienter vers le bien-être de l’enfant. Les parents doivent trouver le meilleur compromis pour chacun. En effet, il faudra prendre en compte une certaine disponibilité pour aider les enfants dans leurs études à distance. Il faut aussi considérer l’état de santé de chacun. Dans le cas où l’une des résidences héberge une personne vulnérable, il serait sage d’arrêter la transition ou trouver une solution adéquate. La question financière doit également être soulevée surtout si les parents décident d’une garde exclusive.

Demander l’avis des enfants serait aussi bénéfique pour leur bien. De plus, c’est un droit inscrit dans l’article 12 de la CIDE. Une décision partagée peut faciliter l’acceptation des nouvelles organisations. Dans tous les cas, il faut rester loyal et refuser la tentation d’influencer les petits.

Les procédures à connaitre

Le parent qui récupère ou raccompagne les enfants doit se munir d’une attestation de déplacement dérogatoire. Il doit cocher la case prévue à cet effet. Il faut rappeler qu’un déplacement sans attestation dérogatoire est passible d’une amende à la hauteur de 135 €.

Si vous jugez que votre enfant est fragile et qu’il serait mieux d’opter pour garde exclusive exceptionnelle, vous devez demander un certificat médical. Le délai autorisé n’excède pas les 14 jours. Sinon, une demande de renouvellement est toujours possible.

Dans le cas où l’un des coparents n’est pas en mesure de prendre soin convenablement de l’enfant commun pendant la pandémie, l’autre coparent peut envoyer une demande au JAF. Avec des preuves recevables, vous pourrez bénéficier d’une garde exclusive temporaire, voire définitive.

Si l’autre coparent vous refuse les droits de visite ou de garde, vous pouvez intenter en urgence une réclamation auprès du JAF. Le juge prendra une décision pour organiser la garde partagée. Aussi, il peut retirer le droit à l’autorité parentale au parent fautif. Il peut également le sanctionner avec une amende.