Mon coparent est pro-vaccin, dois-je m’inquiéter ?

Le sujet de la vaccination inquiète beaucoup de parents. Les questions sur son efficacité et ses risques reviennent souvent. Et pendant cette période de pandémie, les débats se font de plus en plus sur cette méthode préventive. Vous n’êtes pas rassuré à cause des effets secondaires que cela pourrait causer. Des discours contradictoires avec ceux du gouvernement ne vous aident pas à avoir confiance en la vaccination. Vous avez surement aussi déjà fait vos recherches personnelles. Vous avez fait votre choix, vos enfants ne recevront pas de vaccin. Toutefois, votre coparent n’est pas de cet avis. Il/elle défend le vaccin et voudrait même faire vacciner les enfants. Devriez-vous vous inquiéter ? Nous épluchons la question dans cet article.

Comprendre le vaccin

Rappelons la définition du vaccin : le vaccin est une substance qui permet de prévenir certaines maladies. Cette substance contient des antigènes atténués pour déclencher la réponse immunitaire. Pour faire simple, le vaccin est un moyen d’entrainer l’organisme à l’invasion de composants étrangers.

L’injection de la substance incite ce que l’on appelle la mémoire immunitaire. Le système immunitaire reconnait les agents infectieux et produit un anticorps spécifique qui permet de le combattre sans provoquer une maladie. Ensuite, lorsque le vrai virus pénètre l’organisme, il se rappelle l’antigène et sécrète facilement les anticorps appropriés.

Les vaccins contre la covid-19 autorisés en France

D’abord, le vaccin d’AstraZenecca connu sous le nom AZD1222 est admis en Europe le 29 janvier 2021. Il s’agit de vecteur viral avec des spicules du coronavirus. Il présente un taux d’efficacité de 76 à 85 %. Les défenseurs de l’AZD1222 soutiennent qu’il est efficace pour éviter les formes graves de la Covid-19. Un risque de thromboses au début de la campagne a été récemment décrédibilisé par l’Agence européenne du médicament.

Ensuite, le vaccin Janssen de Johnson & Johnson est validé par l’Agence européenne du médicament le 11 mars dernier. Celui-ci emprunte la protéine S du coronavirus pour pouvoir déclencher la réponse immunitaire. Son taux d’efficacité s’élève de 65 à 85 % avec une seule dose à administrer. Le risque de thrombose est bien présent comme il est apparu chez 6 femmes âgées de 18 à 48 ans.

Moderna propose le mRNA-1273, autorisé en janvier 2021. Il s’agit de vaccin à ARNm. Le principe consiste à injecter une substance qui va stimuler l’organisme à produire elle-même le virus. Les chiffres sont encourageants, car le vaccin est efficace à la hauteur de 94,1 %. Mais pour en bénéficier, il faut avoir reçu 2 doses d’injection. Ce vaccin est totalement proscrit pour les mineurs.

Le vaccin de Pfizer est aussi un vaccin à ARNm. Le Cominarty est validé sur le territoire européen le 21 décembre 2020. C’est donc le premier à être autorisé. Il présente un taux d’efficacité de 95 % pour tous types de personnes. Il prévient surtout les formes graves nécessitant l’hospitalisation et pouvant entrainer la mort. Il faut 2 injections pour que le vaccin soit effectif. Des douleurs au niveau des articulations sont à noter, mais aussi des céphalées.

Est-ce que le vaccin est obligatoire pour les enfants ?

Même si le vaccin est fortement préconisé par le gouvernement, les Français ne sont pas obligés de se faire vacciner contre la covid-19 sauf dans certains cas particuliers. Si vous souhaitez sortir du territoire français (quand vous le pourrez), des pays exigent un passeport viral. Pour les cas suivants, le gouvernement incite à la vaccination sans pour autant contraindre.

  • Les personnes âgées de plus de 55 ans doivent se faire vacciner de par leur vulnérabilité.
  • Les personnes atteintes de pathologies sévères.
  • Les individus ayant eu reçu des transplantations d’organes.
  • Ceux qui ont des pathologies cardio-vasculaires
  • Les professionnels de santé de tout âge, car ils sont exposés
  • Les personnes en contact avec les enfants comme les professeurs des écoles, collèges et lycées, les assistants maternels
  • Les personnes en contact avec la population comme les gendarmes et les policiers.

Pour le moment, les vaccins autorisés ont été effectués sur des adultes. Aucun enfant n’a encore reçu de vaccin dans un cadre scientifique. Ainsi, il n’est pas garanti que les vaccins disponibles conviennent aux enfants. De plus, ils n’en ont pas besoin étant donné que les enfants ne sont pas touchés par le covid-19. Le seul risque pour eux c’est d’être porteur de virus. Mais il existe des études pour élaborer un vaccin qui conviendrait au plus jeune.

Qu’en est-il de l’autorité parentale ?

Les parents ont comme droit et devoir la santé physique des enfants. Pour les simples consultations, le coparent n’a pas besoin de votre autorisation. Les vaccins obligatoires sont également concernés. L’accord d’un seul parent est requis pour cet acte dit usuel. Le fait de ne pas vous mettre au courant n’est pas une faute pénale ni pour le parent ni pour l’établissement hospitalier.

Toutefois, la vaccination contre le covid-19 n’est pas obligatoire. De plus, cela présente des risques sur la santé de votre enfant étant donné que les études sont encore en cours. Par ailleurs, les mineurs peuvent recevoir un traitement particulier s’il figure parmi les personnes vulnérables (maladies auto-immunes, pathologie cardiaque). Dans tous les cas, l’organisme de vaccination doit attendre un accord bilatéral avant de procéder à l’injection.

Si votre coparent a fait vacciner votre enfant sans votre consentement, vous pouvez vous référer à un Juge des affaires familiales. Cela joue en votre faveur seulement si le vaccin n’était pas obligatoire. Dans le cas contraire, vous risquez de perdre la garde de votre enfant. Le juge étudiera aussi la nécessité de la vaccination selon la situation de votre famille. Si votre coparent ou vous-même êtes des personnes exposées au virus, si l’enfant est vulnérable, il pourrait valider l’acte de vaccination.

Dans le cas où le vaccin présente un danger pour l’enfant, cela pourrait mettre le coparent dans une très mauvaise situation. Des effets secondaires notables pourraient aggraver son cas. Mais il ne sera pas le seul fautif. L’établissement devra aussi en répondre devant la justice.

Comment éviter les conflits sur la vaccination ?

Le meilleur moyen de réussir une coparentalité reste la communication. Vous devez favoriser le dialogue pour le bien de vos enfants. Discutez avec lui de tous les risques d’une vaccination sur votre enfant mineur. S’il n’est pas en connaissance de cause, il serait judicieux de lui rappeler les lois sur l’autorité parentale et sur l’accord bilatéral. Il doit comprendre qu’il n’est pas urgent et même déconseillé de faire vacciner les enfants. S’il se fait du souci pour sa santé, il n’a pas besoin de son consentement pour une injection sur lui-même.

La discussion est encore facile en ce moment, car le vaccin n’est pas obligatoire. Toutefois, vous devriez anticiper le jour où le gouvernement annoncera l’autorisation pour les mineurs. Vous devriez déjà en parler et décider de ce qu’il en est. Essayez de ne pas rester trop radical. Favorisez les échanges et écoutez ce que la personne a à vous dire. Peut-être que vous trouverez un vaccin qui vous rassurera tous les deux. Il est aussi possible que vous arriviez à le convaincre.

Si vous n’arrivez pas à trouver une conclusion amiable, vous pouvez toujours vous rendre devant le JAF. Il pourra trancher selon votre situation et l’état de santé de votre enfant.