Dominique, Franck et Murielle, une coparentalité réussi pour avoir un enfant.

Bonjour, je m’appelle Dominique, j’ai 44 ans et je vis en couple avec mon ami Franck depuis 12 ans. Lorsque j’étais plus jeune et que j’ai senti que j’étais « différent », j’avais l’impression que mon monde s’écroulait. Fils unique issu d’une famille bourgeoise et catholique, je n’ai pas osé en parler à mes parents, je craignais trop leur réaction. Il faut dire qu’à l’époque, l’homosexualité était encore tabou et ressemblait plus à une tare qu’à un mode de vie.

J’ai donc gardé le silence et eu une vie « normale » : Après mes études de commerce j’ai décroché mon premier emploi dans une grosse boite d’agronomie et en ai gravi les échelons jusqu’à la diriger à l’heure actuelle. A 29 ans, je me suis même marié ; plus pour faire comme tout le monde que par véritable amour. 2 ans plus tard nous divorcions. Je ne pouvais pas me forcer à être ce que je ne suis pas. Au grand désespoir de mes parents qui virent alors s’effondrer leur rêve de devenir grands parents.

Je fis alors mon « coming out et me brouillais ainsi avec ma famille, tout au moins avec mon père qui ne supportait pas l’idée d’avoir un fils homo. Ma mère quant à elle, l’ayant mieux accepté et nous avons gardé de bonnes relations. J’ai alors rencontré Franck, avec qui je vis à l’heure actuelle. Au début de notre relation, les enfants n’étaient pas une priorité, il nous fallait d’abord vivre ensemble et construire notre couple. De plus nous étions beaucoup pris par nos métiers respectifs, Franck est journaliste et à cette période, il partait assez souvent pour ses reportages. Nous nous sentions bien comme ça.

Puis les années ont passé. Autour de nous, les amis, hétéro pour la plupart, fondaient leurs familles, avaient des enfants. Ils avaient en commun des conversations autour de leur progéniture dont nous nous sentions exclus, Franck et moi. Nous nous mîmes à parler d’enfant, à envisager d’en avoir un ; nous avons commencé à échafauder de nouveaux projets pour le jour « où ».

Un jour, un couple de nos amis, deux femmes, Sylvie et Stéphanie, nous présentèrent leur petite fille de 8 mois, Albane, sous le charme de laquelle nous sommes immédiatement tombés. Elles avaient eu cette enfant par insémination artificielle de Sylvie. Depuis l’arrivée de ce bébé, elles nageaient dans le bonheur. Nous nous rendîmes compte, Franck et moi qu’un enfant manquait à notre équilibre et à notre bonheur.

Le lendemain de cette rencontre nous avons décidé d’entamer des « recherches » afin de pouvoir devenir parents nous aussi. Nous ne savions pas du tout comment nous y prendre ni vers qui nous tourner pour réaliser ce rêve. Contrairement à Sylvie et Stéphanie nous ne pouvions naturellement pas avoir recours à l’insémination artificielle. Comment faire ? Les mois ont passés et nous avions presque abandonné l’espoir d’être pères, lorsqu’un couple de nos amis qui n’avaient pas pu avoir d’enfant se décida pour l’adoption. Avec Franck nous décidâmes de faire comme eux. Mais ce fut un véritable désastre.

Non seulement les procédures étaient longues, compliquées et coûteuses mais lorsque l’on s’apercevait que dans notre couple Dominique était lui aussi un homme, les portes se refermaient devant nous. Il fallait que l’un des deux parents soit une femme. Découragés, nous en discutâmes avec nos amis qui, eux non plus d’ailleurs n’avaient pas pu avoir d’enfant à l’adoption.

La solution vint de l’épouse par une remarque toute bête : « Il ne vous reste plus qu’à trouver une femme sur internet pour vous faire un bébé…. » C’était évident, pas simple, mais évident ! Nous avons alors passé des soirées entières sur notre ordinateur à chercher un site qui pourrait nous apporter une solution. Au cours de ces recherches nous sommes tombés sur un site de co parentalité, qui mettait en relation les personnes désireuses d’avoir des enfants mais qui ne le pouvaient pas. Nous avons trouvé le profil de Muriel, une jeune femme qui désirait avoir un enfant mais qui n’avait pas les moyens financiers de l’élever seule.

Nous sommes alors rentrés en contact avec elle. Après quelques semaines, nous nous mîmes d’accord. Muriel porterait l’enfant de Franck et serait sa mère. L’enfant vivrait chez nous et Muriel l’aurait 3 week ends par mois et la moitié des vacances, comme un couple divorcé. Muriel est tombée enceinte en octobre et Guillaume et Sophie, sont nés la semaine dernière. Nous n’en espérions pas tant ! Des jumeaux, un vrai miracle. Mes parents sont aux anges, mon père ayant finalement revu sa copie sur les homos.

Nous sommes les parents les plus heureux du monde, grâce à ce site sans lequel rien n’aurait été possible.