Tout savoir sur le don de sperme responsable et éthique

Nombreuses sont les raisons qui poussent un homme à effectuer un don de sperme. Grâce à leur action, plusieurs femmes célibataires et de nombreux couples ont pu concrétiser leur rêve de devenir parent. Cela dit, la question se pose : est-il responsable de faire un tel don ? Que faut-il penser des enfants issus de la procréation médicale assistée ?

En France, il y a une loi qui encadre le don de spermatozoïdes. Tout donneur qui souhaite effectuer cet acte d’une manière responsable et éthique a intérêt à se soumettre à la réglementation en vigueur. Voici tout ce que vous devez savoir à ce sujet.

Le don de sperme, un acte irresponsable ou louable

Le don de sperme reste une pratique encore taboue. Il ne faut pas oublier que le donneur devient le géniteur ou le père biologique d’un enfant inconnu. Pourtant, il ne pourra pas profiter de son droit de paternité. À première vue, donner son sperme, c’est comme faire des enfants sans réellement les désirer. C’est un acte plutôt irresponsable. Mais d’un autre côté, on peut le considérer comme un acte louable.

En effet, faire des dons de spermes, c’est offrir à de nombreux couples le privilège de devenir parent. C’est aussi satisfaire le désir d’enfant de chaque femme célibataire qui souhaite faire un bébé toute seule pour des raisons spécifiques. Certaines sont obligées de sauter le pas à cause de l’horloge biologique, d’autres rêvent seulement de fonder une famille d’une manière autonome.

Qu’en dit la loi ?

Comme il a été mentionné précédemment, le don de sperme est un processus encadré par la loi de bioéthique qui a connu quelques évolutions en 2021. Elles ont été mises en vigueur dans le but de mieux régir l’Assistance Médicale à la Procréation ou AMP. Beaucoup de gens comptent sur ce processus pour pouvoir concevoir un enfant. En réalité, la loi de bioéthique a élargi l’accès à l’AMP.

Pour rappel, la procréation médicalement assistée était uniquement adressée aux couples hétérosexuels désirant un enfant, mais qui font face à un problème d’infécondité. Elle concernait aussi les personnes qui présentent un risque de stérilité suite à une maladie sévère comme l’endométriose et le cancer. Elles ont le droit de préserver leur fertilité pour réaliser leur rêve d’avoir un enfant dans le futur.

Grâce aux évolutions appliquées, l’AMP est désormais ouverte aux femmes célibataires et aux couples lesbiens. La réforme autorise également la conservation de ses propres gamètes en vue d’une future insémination artificielle, et ce, sans raison médicale et sans condition spécifiques. Enfin, la nouvelle loi de bioéthique offre aux enfants issus d’une insémination avec donneur le privilège de connaître leurs origines lorsqu’ils atteignent l’âge majeur.

Comment faire un don de gamète de façon responsable ?

Ce fut un temps où les dons de gamètes étaient considérés comme une pratique illicite. Elle attire particulièrement les jeunes motivés par l’appât du gain. Ces derniers s’adressent à des banques de sperme illégales et deviennent des donneurs dans le seul but de remporter un gain. En procédant ainsi, ils accomplissent l’acte d’une manière irresponsable. Ils ne tiennent pas compte des conséquences.

Tout donneur de sperme doit savoir qu’il pourrait un jour devenir père et qu’un enfant conçu avec ses spermatozoïdes vit quelque part. Certes, ce dernier peut bénéficier d’une vie sereine au sein d’une famille aimante. Mais le risque qu’il connaisse une vie turbulente avec des parents froids ou peu responsables existe.

Avant de sauter le pas et de devenir un donneur de gamètes, il faut bien peser le pour et le contre. En ajout à tout cela, il est primordial d’accomplir l’acte par altruisme et non par cupidité.

Quelle est la bonne démarche à suivre pour le donneur ?

Pour un don de sperme responsable et éthique, il faut agir d’une manière réfléchie. Découvrez comment procéder.

Réfléchir avant de sauter le pas

La première chose à faire est de bien penser à la raison qui vous pousse à accomplir cet acte. Il n’y a que deux causes légitimes. La première, c’est le désir de faire progresser la médecine reproductive en autorisant l’utilisation des gamètes pour des recherches. La seconde, c’est de venir en aide aux parents intentionnels qui font face à l’infécondité.

Leur seul moyen de satisfaire leur désir d’enfant, c’est de recourir aux inséminations artificielles. La même règle s’impose pour toutes les femmes qui souhaitent faire des dons d’ovocytes dans le cadre d’un projet de procréation médicale ou devenir des mères porteuses pour aider une future maman qui ne pourra pas porter son enfant pour des raisons médicales.

Bien connaître les principes et les règles

Avant de sauter le pas, il faut aussi bien connaître les principes du don de gamètes. En premier lieu, il doit être volontaire. Autrement dit, les donneurs de sperme ou d’ovocytes ne doivent pas subir de pression. Il faut aussi effectuer l’acte gratuitement. Cela signifie que le donneur ne reçoit aucune rémunération. En revanche, tous les frais liés au processus sont pris en charge.

Enfin, l’anonymat du donneur est aussi conservé. Certes, la loi de bioéthique offre aux enfants nés d’une procréation médicalement assistée le droit d’accéder aux informations sur leurs origines. En revanche, le donneur de gamètes ne pourra pas connaître l’identité des personnes qui vont recevoir son don. De même, les receveurs ne pourront pas savoir l’identité du donneur.

S’adresser à une structure légale

Une fois la décision prise, le donneur doit s’adresser à un Centre d’étude et de conservation des œufs et des spermes humains (CECOS). Il est interdit de faire des dons dans plusieurs banques de sperme, bien qu’elles bénéficient d’une structure légale.

Notons que la procédure se réalise en différentes étapes. Elle commence par le premier rendez-vous d’information durant lequel, toutes les questions concernant le don de sperme sont évoquées. Le donneur doit faire les choses en toute connaissance de cause. Il doit ensuite signer le formulaire de consentement.

Le bilan médical, l’entretien avec un psychologue et le recueil des gamètes sont ensuite au programme. Pour les hommes, l’opération s’effectue par masturbation. Pour les femmes, une ponction est nécessaire pour prélever les ovocytes.

Les gamètes prélevés seront congelés. Notons que plusieurs recueils sont à effectuer. Le donneur en sera informé à l’avance. Six mois après le dernier recueil, une prise de sang de contrôle sera réalisée.

Qu’en est-il pour les receveurs ?

Les couples qui souhaitent concevoir un enfant grâce à l’AMP devront aussi suivre différentes démarches. Il faut s’adresser à un centre d’insémination artificielle légal. L’établissement propose un premier entretien durant lequel, le couple ou la femme célibataire effectue sa demande.

Un entretien avec un psychologue est ensuite au programme. Puis, l’établissement met en place une série d’examens permettant d’identifier la technique de procréation à adopter. Si l’intervention d’un tiers donneur est requise, il faut effectuer une demande de consentement auprès d’un tribunal ou d’un notaire. L’étude du dossier et la validation de la demande peuvent prendre 1 à 2 ans.